Pourquoi former les jeunes à la prise de parole en public ?

La prise de parole en public est souvent perçue comme une compétence réservée aux élites, aux grandes écoles et aux dirigeants. Pourtant, elle est essentielle dès le plus jeune âge, que ce soit pour passer un examen, s’insérer dans le monde du travail ou convaincre dans un cadre professionnel.

Dans des écoles où les alternants apprennent leur métier, comme le Campus Eductive, ou MBWay, la prise de parole en public est tout aussi décisive que dans des grandes écoles, comme Audencia, l’Esdes ou GEM. Ces établissements accueillent des jeunes en pleine construction de leur identité professionnelle, qui auront à faire entendre leur voix dans le monde du travail.

Les compétences essentielles à transmettre

1. S’affirmer avec la voix et le corps

Ces jeunes, qui sont autant de professionnels en devenir, n’ont pas encore pris conscience de la puissance de leur voix. Beaucoup n’osent pas encore la projeter car le timbre est encore en mutation. Et la posture est encore inadéquate avec le message qu’ils souhaitent transmettre. Apprendre à poser sa voix, gérer son souffle et adopter la bonne posture sont autant d’étapes cruciales pour gagner en impact.

2. Structurer son message pour convaincre

De ce point de vue, ces jeunes ont des difficultés à se sentir légitimes dans leurs prises de parole. Car on ne leur a jamais vraiment appris à structurer leur discours et à peaufiner leur rhétorique. La bonne nouvelle, c’est que ça peut s’apprendre à tout âge et que c’est essentiellement une question de pratique et de préparation. Tous ces jeunes ont des choses à dire sur leur vie, la manière dont leur parcours a influencé leurs choix professionnels. Et avec les bons outils, comme le storytelling ou la manière de structurer de façon dialectique (thèse, antithèse, synthèse) ou narrative (narration, élément perturbateur, solution, rebondissement, dénouement), les jeunes apprentis à qui j’enseigne la prise de parole en public se rendent compte qu’ils sont capables de s’exprimer et que leur discours, leurs mots ont une valeur.

3. Adapter son intonation et son rythme

Une fois qu’on a trouvé les bons mots, encore faut-il les dire correctement. Or, ces jeunes n’ont, encore une fois, pas conscience de l’outil qu’ils ont à disposition et ne savent pas encore comment incarner leur discours. Travailler les inflexions, les pauses stratégiques et la variation de rythme serait un bon point de départ car il permet d’être plus percutant et de maintenir l’intérêt de l’auditoire.

La mue de la voix et l’évolution corporelle : des paramètres à prendre en compte

Contrairement aux idées reçues, la voix continue d’évoluer bien après 18 ans. Les jeunes adultes connaissent encore des modifications vocales jusqu’à 25 ans, notamment au niveau des résonateurs et du timbre. Cette instabilité peut affecter leur confiance lorsqu’ils prennent la parole en public.

Par ailleurs, le corps continue de changer, influençant la posture et la respiration. Un coaching adapté permet d’aider les jeunes à mieux maîtriser ces transformations et à les intégrer dans leur communication.

L’importance d’un accompagnement dans des environnements moins prestigieux

Si les grandes écoles intègrent souvent des modules d’art oratoire, les établissements comme les écoles de commerce alternatives, les CFA et les instituts de formation doivent aussi proposer des formations en prise de parole. Ils doivent même insister sur ces compétences. Car la plupart des élèves qui intègrent les PGE des grandes écoles naviguent déjà dans un environnement où leur parole et leur voix sont valorisées.

Le Grand Oral du Bac a mis en lumière les difficultés des jeunes à structurer un discours et à gérer leur stress face à un jury. Il est donc essentiel d’introduire des cours d’expression orale dans tous les cursus, quelle que soit leur renommée.

Conclusion : la prise de parole, un atout pour l’avenir

Former les jeunes à la prise de parole en public, c’est leur donner une arme redoutable pour affronter le monde professionnel. Qu’ils soient étudiants en école de commerce, apprentis ou lycéens, ils doivent apprendre à faire entendre leur voix.

Encourager cette transmission dans tous les espaces de formation, a fortiori dans les moins prestigieux, c’est garantir à chacun la possibilité de se distinguer et de réussir.